Mon Histoire
La séparation
Avant, je me sentais prisonnier dans mon corps.
J’ai eu une relation plutôt fusionnelle avec ma mère. Je souffrais de dépendance affective: peur du rejet, peur de l’abandon; j’étais très timide, assez solitaire et têtu. Je n’avais pas confiance en moi.
Ma mère et moi avons été séparés à deux reprises et à l’époque, je ne pouvais accepter cette idée de séparation.
La première fois, j’avais 12 ans. Je devais quitter l’école primaire pour rentrer au collège, éloigné de notre domicile. J’allais devoir habiter chez une amie de ma mère durant la semaine, afin de m’éviter ce long trajet; je rentrerais le week-end à la maison. En vue de faire comprendre mon refus à ma mère, j’entrepris une grève de la faim durant une semaine qui ne changea rien à la situation.
Deux ans et demi plus tard, l’expérience se renouvela. Cette fois, elle m’annonça que j’allais devoir partir à des milliers de kilomètres pour rejoindre mon père. Une fois de plus ce fut la panique. Je ne connaissais pas mon père; je ne voulais pas quitter ma mère; je refusai donc pour la seconde fois. Elle me fit comprendre avec «beaucoup d’amour» que ce serait mieux pour moi. A ce moment-là, je compris que mon avis n’avait aucune importance. Je me renfermai alors encore plus sur moi-même.
Décembre 1985. J’arrivai en Europe. Mon mal-être s’amplifia, donnant alors naissance à une sensation de vide intérieur. J’avais l’impression de ne pas exister. Je ressentais alors, en moi, dans mon corps, cette souffrance si présente et intense qui m’envahissait et prenait de plus en plus de place.
La souffrance était telle que j’informai ma mère de ma décision de rompre le contact avec elle pour quelques temps, lui demandant de ne pas s’inquiéter. Elle accepta.
Mon remède illusoire
Et puis un jour, je me rendis compte qu’avec une bonne dose d’adrénaline je me sentais beaucoup plus vivant et que cela me permettait d’oublier un peu mon mal-être.
Je commençai donc à jouer avec ma vie en pratiquant des sports à risque, en vivant des situations générant des sensations fortes telles que la vitesse, le delta-plane, etc…
Au plus je pratiquais, au plus mon corps en demandait.
Mon corps me lâche
Jusqu’au jour où je perdis totalement le contrôle sur moi-même ; je n’arrivais plus à rien faire, ni réfléchir, ni agir; je n’avais plus d’énergie.
Je m’en souviens comme si c’était hier; je restai trois jours à pleurer sans raison apparente, enfermé chez moi.
Le troisième jour, je me regardai devant le miroir avec beaucoup de compassion et me mis à me parler – à moi-même: «Je ne sais pas ce qui t’arrive mais je te promets que c’est la première et la dernière fois que cela t’arrive. Je vais m’occuper de toi».
Ma prise de conscience
Je pris alors rendez-vous chez une thérapeute spécialisée dans l’accompagnement. Une rencontre extraordinaire. Elle me reçut, m’écouta attentivement puis m’annonça qu’elle ne pouvait rien faire pour moi: mon mental était trop fort. Elle m’invita donc à trouver, par moi-même, les réponses à mes questions.
Sur le moment, j’eus un peu de mal à l’accepter mais je compris finalement que c’était sans doute le plus beau cadeau que j’avais pu recevoir de quelqu’un jusqu’à aujourd’hui.
A partir de ce jour-là, je pris la décision de trouver moi-même la solution pour me sentir mieux. J’ai commencé par retourner à la source, mon lieu de naissance. J’y ai interrogé ma mère, mon père et chaque personne qui pouvaient me parler de mon histoire.
C’est ainsi que j’ai pu dans un premier temps, comprendre d’où je venais et d’où venait également mon mal-être.
Mon chemin vers ma libération
Puis j’ai entamé un autre type de voyage: un voyage à l’intérieur de moi-même à travers des lectures sur le développement personnel, le bien-être, la sagesse, l’écoute de conférences, la participation à des stages…
J’ai finalement remis en question toutes mes croyances, et puis…je me suis rencontré.
Aujourd’hui, je pose un regard nouveau sur moi-même et sur le monde qui m’entoure.
Enfin, je me sens complet, heureux et surtout…LIBRE.